Historique de l'Education permanente (EP) - Éducation Permanente

Historique de l'Education permanente (EP)

L’Education permanente trouve sa source dans l’éducation populaire qui a joué un rôle d’émancipation culturelle et sociale des travailleurs à partir des années 1920. Dans le contexte de la loi des huit heures, ont été votés les arrêtés royaux de 1921 et 1925 relatifs aux activités que l’on qualifiait alors d’"œuvres complémentaires à l’école".

Suite à la multiplication et la diversification des associations, ainsi qu’à l’intensification de leurs programmes, un nouvel arrêté royal fut adopté en 1971. Celui-ci renforça la prise en compte et le soutien de ces organisations, sur le plan régional ou national. C’est également alors qu’apparut pour la première fois dans les textes le vocable d’"Education permanente", avec le souci de concerner tous les citoyens, et plus seulement les milieux dits "populaires".

Le renforcement du soutien structurel franchit une nouvelle étape avec le décret du 8 avril 1976 : "Décret fixant les conditions de reconnaissance et d’octroi de subventions aux organisations d’éducation permanente des adultes en général et aux organisations de promotion socio-culturelle des travailleurs", dont l’article 1er reprenait déjà la définition de l’éducation permanente telle qu’elle est encore comprise aujourd’hui.

Les arrêtés royaux de 1921 et 1971 ont été maintenus afin de permettre le subventionnement des associations qui ne pouvaient rencontrer le prescrit du décret de 1976 sur l’éducation permanente. Toute nouvelle reconnaissance dans ces cadres est cependant impossible depuis 1976. Les organisations encore reconnues en vertu de l'arrêté de 1971 sont désormais dites "de loisirs culturels".

Le 17 juillet 2003, un nouveau décret est adopté. Il régit le secteur depuis lors et inscrit l’éducation permanente en Fédération Wallonie-Bruxelles dans un registre spécifique au sein de l’espace européen tant par sa démarche, par son inscription dans le champ de la culture et par sa politique de reconnaissance et de soutien structurel par les pouvoirs publics. L’originalité de cette démarche culturelle est en outre proche de préoccupations et d’enjeux qui trouvent actuellement une large réceptivité tant en Belgique qu’en Europe, via "l’éducation non formelle", "l’éducation à la citoyenneté" ou encore "l’éducation tout au long de la vie".

En 2018, le décret est modifié avec pour objectif de recentrer l’éducation permanente sur son article 1er. Cette modification implique notamment un changement de nom puisque l’intitulé même du décret est revu dans le but de mettre en exergue l’éducation permanente, non plus en tant que champ, mais en tant qu’ensemble de processus et de démarches visant la mise en œuvre des finalités du décret. On passe ainsi du « soutien » à la vie associative dans le champ de l’éducation permanente au « développement » de l’éducation permanente dans le champ de la vie associative.

L’article 1er du décret de 2003 relatif à l’Éducation permanente Paragraphe 1er: Le présent décret a pour objet le développement de l’action associative dans le champ de l’éducation permanente visant l’analyse critique de la société, la stimulation d’initiatives démocratiques et collectives, le développement de la citoyenneté active et l’exercice de droits sociaux, culturels, environnementaux et économiques dans une perspective d’émancipation individuelle et collective des publics en privilégiant la participation active des publics visés et l’expression culturelle.